Les statistiques sur l’analphabétisme au Canada soulèvent bien des inquiétudes et pour cause : 42 % des adultes canadiens âgés de 16 à 65 ans ont un faible niveau de littératie. Plus troublant encore est le fait qu’au Canada, un
enfant sur quatre n’a pas les habiletés nécessaires pour apprendre à lire lors de son entrée en maternelle. Le nombre d’élèves de 3e année qui ont déclaré aimer la lecture a chuté de 76 % en 1998 et 1999 et de 50 % en 2010 et 2011.
Ce sont ces statistiques qui ont inspiré la création de l’organisme sans but lucratif Il était deux fois à Ottawa.
La bibliothécaire Alexandra Yarrow a conçu Il était deux fois. En 2006, Alexandra a commencé à travailler à la succursale Rideau de la Bibliothèque publique d’Ottawa. Alors qu’elle faisait la lecture à un enfant à la bibliothèque, elle vécut un moment magique : cet enfant entendait une histoire lue à haute voix pour la première fois. Alexandra avait aussi remarqué que les parents qui fréquentaient la bibliothèque ne pouvaient pas se permettre d’acheter pour leurs enfants les livres de poche d’occasion (à 0,50 $) qui étaient sur les étagères à l’entrée de la bibliothèque. Elle comprit que même si la ville d’Ottawa disposait d’un excellent réseau de bibliothèques publiques, les enfants avaient aussi besoin d’avoir leurs propres livres accessibles à la maison. Ils pourraient ainsi les lire et les relire tout en s’imprégnant de la structure de la langue et de l’histoire qu’ils racontent.
Lors d’un séjour à Toronto, Alexandra a visité la Banque de livres pour enfants (Children’s Book Bank). La Banque de livres est une organisation caritative enregistrée qui fournit gratuitement des livres et un soutien en littératie aux enfants issus de familles torontoises à faible revenu. L’organisme, fondé en 2007 par un groupe de bénévoles de la région de Toronto, donne aujourd’hui entre 150 et 200 livres quotidiennement.
Cette visite est à l’origine de Il était deux fois. Alexandra a sondé le terrain pour savoir avec qui elle pourrait partager sa passion de rendre accessibles les livres aux enfants d’Ottawa. Depuis 2012, un groupe de bénévoles enthousiastes a répondu à l’appel et travaille à la mise sur pied d’un organisme à but non lucratif dont l’objectif est de recueillir des livres neufs et d’occasion en bon état et de les donner. Il était deux fois a récemment ouvert ses portes, deux fois par semaine, à la maison Heartwood (Heartwood House), un organisme situé dans le quartier Vanier/Overbrook. Depuis 11 ans, cet organisme héberge à prix modique un groupe d’organisations membres sans but lucratif. Les enfants peuvent y venir aussi souvent qu’ils le souhaitent, et à chacune de leurs visites, ils peuvent choisir un livre, l’apporter à la maison et le garder.
L’Étude de quartiers d’Ottawa révèle qu’un pourcentage élevé d’enfants qui vivent à proximité de la maison Heartwood sont à risque, selon les indicateurs de développement précoce d’échec scolaire, y compris les facteurs socio-économiques et de la santé. D’autres études démontrent la corrélation entre le nombre de livres à la maison et la réussite scolaire. Il était deux fois entend contribuer à renforcer les habiletés de littératie et la préparation à l’école au moyen des livres qu’un enfant pourra choisir et garder.
Selon Alexandra Yarrow, Il était deux fois doit son succès dès son ouverture en grande partie aux liens établis avec des organismes similaires, comme la Banque de livres pour enfants. Ces organismes ont partagé leur expérience et offert des conseils. Alexandra Yarrow souligne la contribution des Ottaviens, comme la Awesome Ottawa Foundation, grâce à laquelle son projet a pu voir le jour. Le projet est devenu réalité grâce à l’engagement des personnes qui partagent sa passion pour l’alphabétisation des enfants et grâce aux moyens déployés pour amener ces personnes à participer au projet.
We came to Ottawa in 2006 when Alexandra became the librarian at Rideau Branch of the Ottawa Public Library. We chose to live just north of the Market area downtown. Living and working in the Lowertown neighbourhood meant that we were around a lot of different kinds of communities all the time: we gave directions to many lost tourists, ran into diplomats and local politicians, saw many students, admired the homes of Sandy Hill, and nodded at the nuns living on our street frequently. We also quickly came to know by face, if not always by name, many of the marginalised populations living in or near our neighbourhood: lower-income families in high-rise housing, clients of the Ottawa Mission or other supportive initiatives, drug users (recovering and not) and the homeless. Kris began volunteering at the Mission.Our hearts went out to our community, and we tried to find as many ways to help, small or large, as we could.
At work, Alexandra worked with her team at the library to ensure access to library resources for as many people as possible. Working to reduce barriers for customers is crucial, but even these efforts aren’t always successful. Some people will never get a library card, whether it is because they are afraid of potential future fines, afraid of losing material, or afraid for another reason in their past that is a perceived barrier, if not a real one (bad credit, negative experience with municipalities or governments in Canada or elsewhere, lack of proper identification or a permanent address). We noticed that sometimes parents weren’t even able to purchase a paperback for their children from even the inexpensive “for sale” shelves. Working at Rideau Branch was also the first time that Alexandra read a story to a child who had never been read aloud to before: an absolutely magical, but also heartbreaking, experience (he was enthralled).
As our lives in Ottawa expanded and changed, (more…)